Interview avec le prof de systèmes de l’environnement et sociétés du BI

Par Lily Germain, Année 12 

Aujourd’hui j’interviewe Monsieur Maalouf qui va me parler de la nouvelle matière proposée à la Grande Boisière: la SES (systèmes de l’environnement et sociétés), pour que les élèves de l’année 11 qui commencent à réfléchir à leur choix de matière pour le BI puissent avoir une meilleure idée de ce sujet. 

Pouvez – vous expliquer en quoi consiste la matière de système de l’environnement et sociétés? 

Ce cours est interdisciplinaire: il consiste à étudier les grands systèmes terrestres naturels, tels que l’atmosphère, le système de l’eau, le système des sols, les écosystèmes… le cours couvre également les systèmes humains. 

On étudie l’interaction entre les deux, et on essaie de voir quels sont les problèmes actuels à grande et à petite échelle, qui touchent ces deux systèmes. Ensuite, on essaie de voir quel est l’impact des activités humaines sur les systèmes naturels et quelles sont les solutions.

Comment cette matière peut-elle sensibiliser les élèves aux enjeux environnementaux actuels? 

Cette discipline résume tous les grands enjeux environnementaux, en passant par le changement climatique, la perte de la biodiversité, les espèces menacées, les différents types de solutions et la conservation des écosystèmes et des milieux naturels. 

La priorité dans ce cours est de montrer aux élèves que les problèmes environnementaux sont en lien avec le quotidien, à partir de là je crois qu’on peut sensibiliser les élèves et quand cette sensibilisation se fait elle peut se transformer en action.

Y-a t-il dans le programme des projets ou des travaux pratiques? 

Depuis l’année dernière, on organise une sortie sur le terrain, en lien avec le thème 2 (écosystème biodiversité et conservation) où les élèves font plusieurs activités pour mesurer la biodiversité, les paramètres de l’environnement.

Cette sortie permet également de les inspirer pour leur IAs (évaluation interne).

Est-ce que la matière encourage l’engagement communautaire ou des initiatives environnementales? 

Absolument! Un des objectifs de cette discipline est d’éveiller les consciences des élèves sur le fait que nous, en tant que consommateurs dans cette société, avons des choix dans la consommation de toutes les ressources de la planète. A partir du moment où les élèves sont éveillés sur leur choix ils peuvent prendre des engagements. 

Chacun peut faire des choses à son échelle individuellement mais on peut aussi s’engager avec un groupe (une association non gouvernementale par exemple).

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants intéressés par cette matière? 

Je conseillerai d’être curieux, d’être au courant de ce qu’il se passe, se rendre compte que même de petites actions peuvent changer les choses, et que l’être humain fait partie d’un système complexe et de ne pas se détacher d’événements qui se déroulent à priori loin d’eux, et d’être ouvert au fait que leur quotidien peut avoir un impact à grande échelle, donc ils ont une responsabilité, nous avons tous un rôle à jouer. 

A partir de là, lorsque les élèves prennent cette responsabilité, ils peuvent voir les problèmes de l’environnement d’un autre œil.

On va souvent dans le cours leur demander d’évaluer des situations, alors quand on est au courant de ce qu’il se passe, quand on est sensibilisé et quand on a un esprit critique, on peut voir différents points de vue d’une même situation, c’est là où on peut évaluer et développer une opinion et développer une éventuelle action par la suite.

Y a-t-il des événements ou des conférences liés à la matière auxquels les étudiants peuvent participer? 

Il y a toujours beaucoup de conférences et d’expositions par exemple à l’Université de Genève ou à des musées. 

L’année dernière, j’avais proposé aux étudiants d’aller voir une exposition au musée ethnographique de Genève, sur le thème des injustices environnementales et des alternatives autochtones.

Il y avait également à un autre musée une exposition sur les plastico-éléments dans le lac Léman.

Et vous, qu’est ce qui vous passionne dans cette matière?

J’ai toujours été passionné par l’environnement, la nature. J’ai fait mes études en océanographie, en biologie marine, donc c’est vraiment ma spécialité, même si c’est pas exactement ce qu’on fait en SES, c’est en lien. 

Moi ce qui me plaît dans cette discipline c’est l’aspect interaction entre différentes notions, on doit comprendre plusieurs différentes tels que, la photosynthèse ou encore la composition chimique de l’atmosphère et ensuite on est obligé de faire le lien entre les deux pour pouvoir comprendre les défis en lien avec le changement climatique.

Cette approche à la fois globale et précise, qu’offre la matière rend le cours très intéressant. On est obligé de regarder une situation à différentes échelles, je trouve ça très stimulant intellectuellement.

Personnellement je suis très sensible aux enjeux environnementaux, je suis conscient qu’il faut qu’on change nos comportements actuels, il faut qu’on sache et qu’on agisse aujourd’hui pour avoir un futur proche un peu plus sûr, un peu plus durable.

Est-ce que vous avez une expérience personnelle qui a renforcé votre engagement? 

J’ai fait un voyage au Costa Rica qui m’a beaucoup marqué. Ce pays avait dans le passé une politique de déforestation importante pour un élevage bovin intensif et, depuis quelque temps, ils ont changé complètement de politique: ils ont encouragé des activités de réhabilitation des écosystèmes. 

J’ai eu la chance de séjourner dans un écolodge où les propriétaires en seulement 8 ans ont réussi à réhabiliter un terrain de plusieurs hectares et ils ont réussi à retrouver un équilibre initial sur un terrain qui était très fortement dégradé. Pour moi, c’est un très bon exemple de comment l’impact des activités humaines peut être très grave, mais on a la possibilité de retourner la situation parfois assez vite mais il faut de la volonté et de l’investissement. Ce voyage m’a beaucoup marqué et a renforcé mon engagement. 

Merci à Monsieur Maalouf pour son temps et j’espère avoir éclairé les élèves de 11ème sur la matière.